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IL ÉTAIT UNE FOIS… TESS

IL ÉTAIT UNE FOIS… TESS

Réalisateurs Serge July et Daniel Ablin
Auteur Serge July
Image Caroline Champetier, Eric Genillier
Son Timothée Alazraki, Phil Bax, Michael B. Krikorian
Montage Sophie Rouffio
Durée
52 minutes
Format 16/9
Diffuseurs
ARTE, France5, TCM, TSR

Intervenants:

  • Roman POLANSKI, réalisateur
  • Claude BERRI, producteur
  • Pierre GRUNSTEIN, producteur exécutif
  • Nastassia KINSKI, actrice, rôle de Tess
  • Timothy BURRILL, coproducteur
  • Anthony POWELL, chef costumier
  • Leigh LAWSON, acteur, rôle d’Alec
  • Philippe SARDE, compositeur

HISTOIRE D’UN FILM. Tess est une jeune paysanne anglaise du XIXe siècle, aux prises avec les préjugés et les barrières sociales, l’intolérance religieuse et le machisme patriarcal. Ayant appris qu’ils auraient un lien de parenté avec des voisins aristocrates, ses parents envoient Tess servir dans leur manoir. Tess y rencontre son présumé cousin Alec, qui tombe amoureux d’elle et finit par la violer. Tess accouche d’un enfant qui meurt, et s’enfuit. Elle rencontre Angel, le fils d’un pasteur et l’épouse. Lorsque Tess lui raconte son histoire, le soir de leurs noces, Angel la repousse. Rejetée de tous côtés, Tess devient la maîtresse d’Alec. Quand Angel la retrouve et implore son pardon, Tess tue Alec. Après avoir connu avec Angel un bref bonheur, elle est arrêtée et pendue. Inspiré d’un roman de Thomas Hardy, « Tess » révèle le grand talent de Nastassia Kinski, à peine âgée de 18 ans. Tourné en Normandie, le film est à l’époque le plus cher du cinéma français : neuf mois et quarante lieux de tournage, un an de montage marqué par un conflit entre le cinéaste et son producteur Claude Berri. Succès public et critique, « Tess » rafle trois César (meilleur film, meilleur réalisateur, meilleure photo), trois Oscar (photo, costumes, direction artistique) et le Golden Globe du meilleur film étranger.

HISTOIRE D’UNE ÉPOQUE. « Tess » est tourné entre deux chocs pétroliers (1973 et 1979), à la fin d’une décennie marquée par une véritable révolution des mœurs dans les pays occidentaux. Après l’avoir été en France, l’avortement est enfin légalisé en Italie, forteresse du catholicisme, en 1978, et en France deux propositions de loi sont déposées sur la répression du viol. De même, la défense de l’environnement s’impose comme une préoccupation majeure, après la première grande marée noire sur les côtes bretonnes et que l’accident de la centrale nucléaire américaine de Three Mile Island. Dans les campagnes, le remembrement des terres est pratiquement terminé. Les paysages que Roman Polanski filme ont presque disparu. « Tess » évoque un passé encore présent, alors que la France investit massivement dans les résidences secondaires, et que les années 70 sont celles du retour à la nature, à la terre, pour des mouvements alternatifs.

HISTOIRE D’UN CINEASTE. Tourné en 1979, « Tess » est le dixième long-métrage de Roman Polanski, alors âgé de 43 ans. Cinéaste d’origine polonaise de renommée mondiale – il a déjà réalisé, entre autres, plusieurs de ses chefs d’œuvre, comme « Le bal des vampires », « Rosemary’s baby » ou « Chinatown »–, Polanski vient de fuir les Etats-Unis où il s’était installé à la fin des années 60. En février 1977 après avoir eu, au cours d’une séance de pose, une relation sexuelle avec une jeune modèle de 14 ans, il est arrêté pour viol, et emprisonné 42 jours. Libéré, il est menacé d’une nouvelle incarcération, bien que la famille de la jeune fille ait retiré sa plainte. De retour à Paris en février 1978, il met en œuvre avec le producteur Claude Berri son vieux projet d’adapter et de réaliser le roman de Thomas Hardy que lui a « légué » sa femme Sharon Tate, assassinée en 1968 à Los Angeles. « Tess » est un hommage à l’actrice disparue.