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IL ÉTAIT UNE FOIS… ROME VILLE OUVERTE

IL ÉTAIT UNE FOIS… ROME VILLE OUVERTE

Sélection Officielle : Cannes Classics – Festival de Cannes

Réalisatrice Marie Genin
Auteurs Marie Genin et Serge July
Image Caroline Champetier
Son Alberto Bianchi, Fabio Santesariti, François Waledisch
Montage Martine Giordano
Durée
52 minutes
Format
Vidéo numérique
Diffuseurs
France 5, TCM, TSR
Crédits
Folamour Productions – TCM – 2006

Intervenants:

  • Isabella ROSSELLINI, fille de Roberto Rossellini et Ingrid Bergman
  • Renzo ROSSELLINI, fils de Roberto Rossellini
  • Luca MAGNANI, fils d’Anna Magnani et cinéaste
  • Vittorio TAVIANI, cinéaste et assistant de Roberto Rossellini
  • Carlo LIZZANI, réalisateur de « Celluloïde », film consacré au tournage de Rome ville ouverte
  • Padre Virgilio FANTUZZI, critique de cinéma
  • Adriano APRA, ami proche de R. Rossellini

HISTOIRE D’UN FILM. En 1944, Rome,  déclarée « ville ouverte », est aux mains des Allemands. Mère d’un garçon de onze ans, Pina, jouée par Anna Magnani, est sur le point de se remarier avec un typographe résistant, Francesco. Celui-ci a recueilli chez lui Giorgio, un chef communiste pourchassé par la Gestapo. Trahi, Giorgio est arrêté, en même temps que le curé de la paroisse, Don Pietro, lui aussi résistant. Quant à Pina, elle est abattue en courant derrière le camion allemand qui emmène Francesco. Au siège de la Gestapo, Don Pietro assiste impuissant à la torture à mort de Giorgio. Mais il ne parlera pas plus que son camarade communiste, et il est fusillé devant les enfants du quartier. Ecrit avec la collaboration de Federico Fellini, tourné alors que la guerre n’est pas terminée, le film sort en septembre 1945 et obtient la Palme d’or du festival de Cannes 1946. C’est le plus gros succès de Roberto Rossellini.

HISTOIRE D’UNE ÉPOQUE. En 1943, les armées de l’Axe sont partout sur la défensive, en Europe et en Asie. Le régime fasciste de Mussolini est tombé, mais le dictateur règne encore sur l’éphémère république de Salo, et les Allemands occupent Rome. Les miliciens commettent des crimes abominables, tandis que les nazis poursuivent la destruction massive des juifs d’Europe. Rome est libérée en juin 1944, deux jours avant le débarquement allié en Normandie. Quand Rossellini entreprend le tournage en décors naturels du film en janvier 1945, les Allemands occupent encore une partie du Nord de l’Italie. Il l’achève pendant l’été suivant, peu après la capitulation allemande. Cette ambiance de fin de guerre, et de désastre se retrouve dans le film, tourné comme un documentaire. De même, l’alliance dans le film entre militants communistes et une partie du clergé de base catholique est fidèle à la réalité historique.

HISTOIRE D’UN CINÉASTE. Quand il tourne « Rome ville ouverte », film à la gloire de la résistance, Roberto Rossellini a 39 ans. Alors qu’il vient de réaliser trois films à la gloire du fascisme, produits par Vittorio Mussolini, le fils du Duce, et patron de Cinecitta, il refuse en juillet 43 de rejoindre la république fasciste de Salo et se rapproche des communistes. Souvent considéré comme le premier film moderne, « Rome ville ouverte » marque le revirement spectaculaire du cinéaste. Rossellini tourne ensuite deux autres films sur la guerre, « Paisa » en hommage aux partisans italiens, et « Allemagne : année zéro » filmé dans les décombres du IIIe Reich. Cette trilogie fait de lui le chef de file du néoréalisme italien : montrer ce que l’on voit, au plus près, sans effet, comme si les films devaient être avant tout des documents historiques. C’est grâce à « Rome ville ouverte » que Rossellini fera la rencontre d’Ingrid Bergman, qui deviendra sa femme et avec qui il tournera « Stromboli » et « Voyage en Italie ». Il meurt en 1977.