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IL ÉTAIT UNE FOIS… LE CHARME DISCRET DE LA BOURGEOISIE

IL ÉTAIT UNE FOIS… LE CHARME DISCRET DE LA BOURGEOISIE

Réalisatrice
Anne Andreu
Auteurs
Anne Andreu, Serge July et Marie Genin
Image Hervé Lodé, Thierry Tripod, Guillaume Tunzini
Son Thierry Blandin, Joël Flescher, Alain Giulianelli
Montage Isabelle Martin
Durée
52 minutes
Format
HDCam, 16/9e
Version
Française
Copyrights
Folamour – TCM – 2011
Diffuseurs
France Télévisions, TCM, RTS

Intervenants:

  • Jean-Claude CARRIÈRE, scénariste du film
  • Stéphane AUDRAN, actrice
  • Bulle OGIER, actrice
  • Pierre LARY, premier assistant sur le film
  • Daniel COHN-BENDIT, journaliste, politicien
  • Noëlle CHÂTELET, écrivain
  • Charles TESSON, critique, spécialiste de Bunuel

Histoire d’un film : Appartenant à un même cercle de notables mondains, six personnages tentent à plusieurs reprises de partager un même repas mais chaque tentative échoue, du fait de l’intrusion d’inconnus ou d’événements imprévus. Pas d’intrigue ni de psychologie, mais des archétypes de personnages (un ambassadeur, deux couples de bourgeois, un évêque, un colonel, un ministre, des terroristes, des truands) pour un film entre passé et présent, entre mémoire et fantasme, entre rêve et réalité. Oscar du meilleur film étranger à Hollywood en 1972.

Histoire d’une époque : Malgré son côté surréaliste, c’est un film très ancré dans le début des années 70. L’ambassadeur se livre à du trafic de drogue, il échappe à un attentat terroriste, un évêque joue au prêtre-ouvrier, il est question de la création du « Mouvement international des femmes », la police torture un jeune gauchiste au commissariat. Bunuel, qui n’a jamais caché ses sympathies pour l’esprit de mai 68, ne fait pas un film militant mais tourne en pleine agitation gauchiste une fable ironique et satirique : tous les représentants de l’ordre, du pouvoir économique et politique sont des meurtriers et des criminels. Il y a une sorte de jubilation dans la provocation.

Histoire d’un cinéaste : En 1972, Bunuel, né en Aragon avec le siècle, a 72 ans. Jean-Claude Carrière est alors son scénariste attitré, qui signe aussi « Le journal d’une femme de chambre », « La voie lactée », « Le fantôme de la liberté » et « Cet obscur objet du désir », le dernier film. Celui qui a commencé par deux coups de maître (« Un chien andalou » et « L’Âge d’or »), chefs-d’œuvre à scandale du surréalisme, est resté un homme solitaire, fuyant les micros, marqué par l’exil, et dont l’œuvre sent toujours le soufre. Antifasciste, il n’a remis les pieds en Espagne qu’en 1960 pour tourner « Viridiana », Palme d’or à Cannes mais interdit (comme une grande partie de ses films) par Franco. Bunuel meurt en 1983 à Mexico.